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La Guinée-Bissau est classée par la PNUD au troisième rang des pays les plus pauvres au monde.

Une affirmation bien trop abstraite, dont on imagine mal les conséquences sur le terrain: des routes défoncées, des enfants dont la journée à l'école se résume à une matinée, d'autres enfants qui fréquentent uniquement l'école coranique car leurs parents ne peuvent payer les 1 000 F CFA (environ 2,20 CHF) mensuels de l'école portugaise, un unique hôpital bondé et où seuls les plus démunis sont contraints d'y recevoir des soins médiocres, des commerces qui disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus, des trafiquants de cocaïne qui ont pignon sur rue, une population qui fuit inexorablement vers l'Europe, une capitale sans électricité ou presque.

Pourtant, les Bissau-Guinéens, communauté lusophone coincée entre le géant Sénégalais et les Guinéens de Conakry, semblent mener une vie paisible à l'ombre des cocotiers. Oubliée la cohue de Dakar: ici tout s'écoule, au rythme du gumbe et des Caïpirihnas.

Soucieux de prouver leur nonchalance, beaucoup d'habitants se targuent d'avoir rempli les terrasses des bars du centre-ville au lendemain de l'assassinat du président et de son chef d'Etat major en mars 2009.

Mais ce leurre cache une autre réalité: on ne retrouve dans ces endroits à la mode que les expatriés, de rares touristes, ou encore le peu de locaux employés par les agences onusiennes ou européennes.

GUINÉE BISSAU : TOUTE LA MISÈRE DU MONDE

Si quelques rares diplômés résistent à l'émigration, c'est au prix de crises de nerfs et de débrouilles en tout genre. Le reste de la population ne peut que subir les conséquences d'un Etat désorganisé, et espérer une amélioration grâce à leur nouveau président, élu en juillet 2009.

Série de cinq reportages diffusés du 11 au 15 janvier 2009 dans l'émission "Un dromadaire sur l'épaule", Radio Suisse Romande

Copyright Maureen Grisot 2015

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