TCHÉTCHÉNIE : LES GAGNANTS
ET LES EXCLUS DE LA RECONSTRUCTION
Quand on arrive à Grozny, impossible de ne pas être impressionné par ces rues immaculées, ces mosquées et centres commerciaux flambant neufs, et ces feux qui indiquent aux piétons le temps dont ils disposent pour traverser l'avenue Poutine, l'artère principale. Surtout quand on sait qu'il y a à peine cinq ans, la capitale tchétchène n'était qu'un ramassis de ruines, dévastée par les bombes du même Vladimir Poutine, qui a ordonné la deuxième guerre de Tchétchénie.
Les stigmates des deux conflits (1994-95 et 1999-2000) ne sont toutefois jamais loin.
Derrière les façades, les Tchétchènes subissent la peur instaurée par le régime autoritaire du jeune Ramzan Kadyrov, ex-rebelle indépendantiste devenu fidèle homme de main du premier ministre Poutine.
Certains sont convaincus par cette reconstruction qui se poursuit à un rythme effréné jour et nuit et reviennent dans cette république qui rime avec islam de plus en plus radical et bonnes affaires. Mais pour la majorité, après l'espoir d'une vie meilleure, c'est la désillusion face à la corruption et à un despote que peu osent critiquer.
Les journalistes indépendants Maureen Grisot et Frédérick Lavoie ont sillonné durant deux semaines la petite république de Tchétchénie, dans le Caucase russe, ravagée par deux guerres, puis reconstruite d'une main de fer par son leader Ramzan Kadyrov.
Série de cinq reportages diffusés du 8 au 12 novembre 2010 dans l'émission "Un dromadaire sur l'épaule", Radio Suisse Romande
Copyright Maureen Grisot 2015